Le Shot Slow Wide Hayabusa est un casting jig ultra efficace sur le bar grâce à sa nage très papillonnante. Retrouvez le compte rendu d’une session pêche qui s’est déroulée juste après le déconfinement.
Comme pour tous les pêcheurs français, les deux mois du premier confinement ont été difficiles pour Nicolas du team Hayabusa et moi. Le manque de pêche s’est ainsi cruellement fait sentir et même si nos boites n’ont jamais été aussi bien organisées à force de ranger nos leurres, c’était une bien maigre satisfaction ! Dés que l’autorisation de pêcher en bateau a été donnée, nous sommes donc empressés d’organiser une session. Un besoin plus qu’urgent après un tel enfermement !
Lors de cette session, nous voulions surtout essayer un casting jig en particulier sur les bars : le Shot Slow Wide Hayabusa. Quelques mois auparavant, nous avions pu le tester avec succès sur les bonites mais nous n’avions pas encore eu l’occasion de l’essayer sur les bars. Avec son profil typique de slow jig présentant deux faces asymétriques (une face étant bombée alors que l’autre est plate), ce « slow casting jig » nous semblait idéal pour ce poisson. Présentant un équilibrage central qui le fait couler à plat en papillonnant et nageant avec des jerks de forte amplitude quand il est jerké, nous étions convaincus que ce leurre correspondrait parfaitement au mode de prédation du bar. Mais encore fallait-il tester nos certitudes en action de pêche ! Le rendez-vous était donc pris pour une session matinale et après deux mois d’attente, nous avions hâte de l’essayer sur cette espèce.
Alors que nous nous dirigeons vers nos spots à bars après être sortis du port, nous nous surprenons à sourire benoitement comme des enfants. Qu’il est bon d’être enfin sur l’eau ! La zone est assez proche et nous commençons rapidement à sillonner le vaste secteur en quête de signes d’activité. Ce petit matin tout neuf nourrit tous nos espoirs et ces derniers sont nombreux après ces longs mois de confinement. Jamais l’idée de ferrer la touche d’un bar et de ressentir les rushs et coups de tête de son combat dans la canne ne nous avait autant fait rêver !
Nous avons opté pour des ensembles lights car la zone où nous allons pêcher présente peu de profondeur et l’eau étant très claire,. Une tresse en PE 0.8 sera suffisamment fine pour bien fendre l’eau avec des casting jigs légers et ainsi retransmettre la moindre touche. Elle s’avèrera toutefois assez robuste pour sortir de beaux poissons. Avec le fort soleil et l’eau cristalline, nous avons également choisis d’utiliser un bas de ligne en fluorocarbone de 25 à 22/100 qui nous fait bénéficier d’une très grande discrétion. Avec un peu de maîtrise et un frein bien réglé, sa résistance de 8 à 10 lb est néanmoins suffisante pour affronter des poissons de tailles très correctes.
Nous sillonnons tous les spots que nous connaissons à la recherche de signes d’activités. Mais malgré tous nos espoirs, les premières heures passent sans échos significatifs au sondeur et nous avons beau peigner chaque spot méthodiquement dans toutes les couches d’eau avec nos Shot Slow Wide Hayabusa, nous n’enregistrons aucune touche. Pendant toutes ces semaines d’enfermement où nous nous appelions souvent, nous avions rêvé de ce moment. Nous pensions alors que l’absence de pression de pêche ferait de notre première sortie après le long confinement une véritable curée où nous pourrions prendre des dizaines de bars. Nous en étions certains. Espoir déçu ! Par dépit, nous choisissons de passer stickbait sur un de nos spots favoris. Ce secteur zone est un large shallow – c’est-à-dire un plateau présentant de très faibles fonds compris entre 2 m et parfois moins d’1 m. Il est fréquent d’y faire plus d’une dizaine de bars en peu de temps. Mais après plus d’une heure de prospection sans la moindre touche, il faut bien se rendre à l’évidence : les bars sont absents de nos spots habituels.
Alors que dépités nous sillonnons des secteurs où nous n’avons pas l’habitude de pêcher afin d’essayer de trouver le poisson. Quelques oiseaux faisant du sur place au dessus de l’eau attirent notre attention. Ces sternes tournent en rond et alors que nous arrivons sur le poste ne présentant que quelques mètres de profondeur, nous voyons immédiatement des échos prometteurs au sondeur. Ces larges traces en forme de banane montrent des poissons en mouvement du fond jusqu’à mi-eau. Dans cette zone, ce sont certainement des bars. Nous lançons aussitôt nos casting jigs. Ces leurres sont parfaits pour peigner rapidement de vastes secteurs en quête de poissons actifs en mode power fishing. Pour pêcher efficacement dans ces faibles fonds, nous utilisons des Shot Slow Wide Hayabusa légers afin qu’ils descendent le plus lentement possible en papillonnant. Nous lançons face à la dérive car nous nous déplaçons assez rapidement à cause du vent qui s’est levé (0.8 nœud à 1 nœud). Des casting jigs de 15 à 20 g sont ici un bon compromis dans 6 m de fonds. Pour pêcher à l’arrière de notre dérive, nous aurions du utiliser des modèles au poids un peu plus élevé (25 à 30 g). Comme dans le cas d’un slow jig lourd, je sais que le Shot Slow Wide Hayabusa que j’utilise est ultra efficace lors des phases de descente. Ainsi, la majorité des attaques surviennent lors de cette étape – d’où l’intérêt d’opter pour des lancers vers l’aval avec de faibles grammages descendant plus lentement.
D’après les échos, les poissons partent du fond pour attaquer de 2 à 3 m au dessus du substrat. Nous jerkons donc le Slow Wide sur quelques mètres puis nous le laissons redescendre en feuille morte sur la même distance fil semi-tendu. Il oscille alors sur lui-même à l’horizontale tout en virevoltant latéralement de façon hyper attractive. Et après quelques lancers, c’est justement lors de la redescente que je ressens une touche légère. Ferrage réflexe et…c’est pendu ! Il semble de taille modeste mais quel plaisir de ressentir enfin le combat d’un bar après tant d’attente ! De son coté, Nicolas a ferré un beau poisson vue la courbure de sa canne. Mon bar arrive au bateau et je l’épuisette facilement. Le bar de Nicolas continue à combattre mais il est déjà prêt de la surface. J’attends la prise de mon coéquipier pick-up relevé avec mon bar prisonnier dans l’épuisette. Alors que le poisson de Nicolas arrive au bateau, nous constatons avec surprise qu’il est accompagné de 3 autres bars dont un très beau spécimen. J’épuisette aussitôt la prise de Nicolas avec la mienne. C’est un doublé !
Chacun d’entre nous a pris en même temps son premier poisson « post déconfinement ». On peut dire qu’il était attendu ! Comme des gamins, nous nous tapons la main en éclatant de rire. Nous nous empressons de faire rapidement les photos d’usage car des échos prometteurs continuent à passer sous le bateau. Nous photographions d’abord celui de Nicolas puis c’est le tour du mien. Trois clics et les bars sont immédiatement remis à l’eau.
Je relance aussitôt mon Slow Wide Hayabusa avec le souvenir des autres bars ayant suivis la dernière prise. Contact avec le fond, quelques twitchs suivis par une descente bannière semi tendue et…c’est à nouveau pendu ! Aux coups de tête, je sens immédiatement que le poisson est plus gros. Il n’est pas énorme mais c’est déjà un beau poisson ! Je laisse patiemment le bar s’épuiser en lui laissant prendre autant de fil qu’il souhaite ca je suis en 22/100 à peine en bas de ligne. Je sais que la progressivité de ma canne light associée au frein réglé au quart de la puissance de la ligne permettra de le fatiguer sans trop de risques de casses. Il se bat avec énergie et chaque coup de tête dans le blank m’arrache un sourire. Au bout de plusieurs minutes qui me paraissent des heures, ma prise arrive enfin en surface en se présentant sur le flanc. Nicolas l’épuise aussitôt.
Je prends le bar par la gueule afin d’éviter d’enlever son mucus en vue d’une meilleure relâche. Ce n’est pas une prise record mais ce poisson de 60 cm n’a vraiment pas la même valeur que les autres que j’ai pu prendre. Avec la pause hivernale suivie du confinement, tous ces longs mois à en rêver me donnent l’impression de tenir une prise record !
Alors que je remets délicatement le poisson à l’eau pour le relâcher dans les meilleures conditions possibles, je constate que j’en tremble. Nicolas le remarque également et m’en fait amicalement la réflexion amusée. Je lui avoue que malgré quelques années d’expérience de pêche, ce bar m’a vraiment ému – comme s’il était le tout premier. Mais au fond de moi, je songeais en fait que ce poisson représentait bien plus. Ce bar, représentait juste le symbole d’une liberté retrouvée.